Table de Presse n°7 - Changement de Décor

This edition comes packed in a plastic cover with the "L.A. Lawless" game, 2 silkscreen printed posters, "Table de presse n°5" and "HORS SERIE n°1"

La version papier de TDP N°7 - AVRIL 2020 - CHANGEMENT DE DÉCOR est parue ! Elle est disponible en 50 exemplaires dans une pochette plastique avec le jeu «L.A Lawless», deux affiches sérigraphiées et notre premier hors série : Table de presse n°5 — fevrier 2020 HORS SERIE n°1.

La ville, pour nous, a toujours été le décor de batailles politiques et poétiques entre le sérieux technocratique du béton et du verre et le charme désuet d'un coin de rue devenu archipel d'émancipation. Interroger la ville alors que nous sommes contraints de la déserter, lutter en proposant d'autres manières de la parcourir, et le jour de nos retrouvailles, reprendre la rue.

Pour notre septième table de presse, nous nous sommes interrogés sur notre façon d'habiter la ville. Face aux mesures exceptionnelles prises en réponse au coronavirus, notamment le confinement en France, nous avons été contraints à l'unité nationale. Est-ce que le confinement total était la seule réponse possible à la COVID-19 ? Cette crise offre la possibilité de questionner nos actions, artistiques ou autres.

Tabledepresse.com a été créé il y a 11 mois pour remettre en question nos "manières de faire et de montrer de l'art". L'autonomie que nous avons cherché à instaurer est devenue essentielle aujourd'hui. Il est urgent d'introduire l'économie du don et la culture de l'open source dans la production artistique pour éviter la monopolisation par les grandes entreprises du numérique.

La ville, pour nous, a toujours été le décor de batailles politiques et poétiques entre le sérieux technocratique et le charme désuet d'un coin de rue devenu archipel d'émancipation.

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Le 20 Mars 2020,

un bidonville de plusieurs familles d'une communauté de voyageurs a été expulsé de la rue de l'Acacia à Montreuil. La quasi totalité des maisons contruites ont été détruites. Le lieu qui s'apparente à une décharge depuis la destruction de leurs habitations est surveillé 7sur7 24sur24 par plusieurs agents de sécurité.

Je me suis rendu à plusieurs reprises dans ces lieux où j'ai photographié les cabanes encore en place, les tags inscrits sur les murs et les quelques traces restantes de celles et ceux qui ont vécu là plusieurs années.

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fanzine imprimé au Sbis quai saint-vincent, à Lyon le 20 février 2020

Table De Presse et Studio Arpentage

C'est à la lueur d'un feu fait de résidus trouvés en route que nous nous réunissons. Une poussière grisâtre tombe du ciel et enveloppe le décor d'un épais manteau sec. Le banquet est court, le temps nous est compté.

Joyeux et incertains, nous traînons nos corps le long de la rive. Autour de nous, tout a changé de visage. Chacun porte à sa main un flambeau et je vois dans la lueur des flammes la complexité de leurs traits. Nous marchons côte à côte et à mesure que nos corps se frôlent, on a l'impression de déjà un peu mieux se connaître. De grimage en grimace je perçois la folie furieuse qui anime quelques un.e.s. On s'amuse de la situation; ça aurait pu être pire. L'odeur de la cendre n'est pas si âpre, la chaleur du sol pas tant brûlante.

L'une glisse le long de la colline derrière nous, elle s'est confectionnée une luge en laquelle elle a confiance et j'en- tends ses éclats de rire qui raisonnent dans cet espace im- mense. Nous avançons à pas de loup dans le brouillard épais, le temps est lourd mais les retrouvailles joyeuses.