Check-point

Check-point
Author: Philippe Guiguet Bologne
Publisher: Slaïki
Language: French
Pages: 144
Size: 10 x 14.5 cm
Weight: 150 g
Binding: Softcover
ISBN: 9789920720335
Price: €10.00
Product Description

Check-point est le troisième poème de la série Hærem et quantiques, après Prémisses et Tacles, et au sein de cette série clôt la Trilogie du Jbel El Wasat. Le dessin original de couverture est signé par Anuar Khalifi.
L’auteur explique : « Le poème débute dans une chambre cernée par une rixe. L’ombre tonne et vibre de l’éclat des tirs et de la peur. Une occupation militaire viole chacune des nuits et rend le sommeil aussi périlleux qu’une bataille. Il y a pourtant, dans cette chambre et dans cette ombre, autant d’amour que dans toutes les nuits du monde. Mais un amour suspendu à l’avènement constant de la mort.
Le check-point sépare et empêche. On en a disséminé partout, à travers tout le territoire et la vie entière, pour la rendre impossible. La violence banalisée et quotidienne qu’on y entretient est insoutenable. Une population entière se voit obligée d’y passer, traitée comme du bétail, soumise aux aléas incompréhensibles des règles fluctuantes et humiliantes d’une armée d’occupation. J’y suis passé, souvent. J’y ai eu peur et j’y ai eu honte. Au check-point, nous vivons l’expérience de la déshumanisation, comme cela avait dû être pensé dans les camps d’extermination. Quand les hommes ne sont plus qu’un numéro tatoué.
En réponse à cet acharnement, apatride dans son pays où l’occupation refuse de lui donner une identité, l’empêchant de circuler, de vivre, de respirer, mon personnage principal cherche l’amour et le trouve, boit, danse, rit avec tristesse, mais aime la musique, les femmes, les grasses matinées, les chansons de Fayrouz et tourner en ville au volant d’automobiles aux moteurs puissants. Il vit plus intensément, et chaque futilité devient un trésor remporté sur la possibilité constante du néant, pour lui qui n’a droit à peine qu’aux miettes de rien. Il regarde les hommes tomber, et se dit que c’est bien cela que l’humanité a décidé pour eux, pour lui, pour les siens et leur avenir. Il en sourit, d’un sourire plus triste que les larmes. Depuis longtemps il a compris l’essentiel de ce que sont ses contemporains. Alors il sourit encore et se lève au petit matin, va ouvrir les rideaux de la chambre, les rideaux sur le monde, empêchant la nuit de se perpétuer, un jour encore… »